Nouvelle année !
C’est la période des résolutions, des (bonnes) intentions, de projets et d’un élan nouveaux. Chaque année, le début de janvier redevient pour un instant cette page blanche qui nous autorise à rêver, ce moment de respiration et d’ouverture, cette fenêtre pour de nouvelles envies, pour du désir et de l’énergie renouvelés.
C’est cela qui fait que nous sommes en mouvement, peut-être même que nous sommes en « progrès » : lorsque, saisissant ces périodes de commencements, de recommencements, nous parvenons à retrouver l’énergie de s’affranchir de l’urgence et de la pression du présent, lorsque nous nous autorisons à remettre sur le métier une idée nouvelle, un chantier inattendu, lorsque, année après année, chacun à sa mesure réinvente le quotidien.
Quelques esprits chagrins retorqueront que rien ne change, qu’un premier janvier ne fait pas le printemps, que « 2018 » ne fait pas vraiment fantasmer, du moins pas plus que les années précédentes. Dans les années 80, nous rêvions de l’année 2000, étendard supposé d’une modernité heureuse… Mais à quoi donc rêver aujourd’hui ? Quel horizon collectif peut donc encore nous rassembler ? Quel « futur commun » pourrait nous faire vraiment envie ? Quoi pour nous enthousiasmer ?
Le futur serait-il en jachère ?
Le futur est ce que nous en ferons ! Il est ouvert, il dépend de nous et quelles que soient les contraintes auxquelles nous sommes soumis, nous conservons un espace de liberté et de création, une capacité à le construire ; c’est à chacun d’entre nous – et singulièrement à ceux qui exercent les professions d’encadrement – de faire de l’avenir un horizon désirable.
Gaston Berger (philosophe français du début du XXe siècle) dit cela avec force : « L’avenir est pour l’homme, en tant que sujet connaissant domaine d’incertitude et pour l’homme, en tant que sujet agissant domaine de liberté et de puissance. » : on ne peut rien connaître de l’avenir, bien sûr ; mais on peut toujours agir pour le façonner, le rendre fécond, attractif.
C’est sans doute cela, le progrès. Cela ne se résume pas à la somme de nos prouesses technologiques ; l’innovation a le vent en poupe. Les appels à projet la sollicitent. Chacun la revendique. Nous l’enseignons, ici, à l’ARAFDES. L’innovation serait même créditée d’une capacité presque magique à transformer la société et à résoudre ses maux. Mais l’innovation ne fait pas le progrès ; elle n’en est qu’un des instruments, qu’un des leviers.
Le progrès, c’est aussi – et peut-être surtout – la construction patiente d’une société du mieux vivre ensemble où la connaissance, l’expérience, les émotions, la culture, les méthodes, le désir, l’imaginaire se conjuguent pour concevoir un futur désirable.
Bonne et heureuse année 2018 à chacun !
Bernard LEMAIGNAN
Directeur Général.
